DéMarche ArTistique
Les Crayons ont chacun leur couleur, leur matière, leur nuance. Ils ne sont pas très bien rangés. Ils sont nombreux, mal taillés, fréquentent dans l’atelier les pinceaux, les cordes de guitare, la colle et les cutters.
Ils s’emmêlent, se déminent, roulent au sol, croquent les instants.
Ils écoutent la poésie, soulignent les répliques, les colorent de leurs voix, de leurs gestes, de leurs musiques.
« Les Crayons, c’est pas du bois et de la mine, c’est de la pensée par les phalanges » écrit Henri de Toulouse Lautrec. Les Crayons, c’est aussi des gambettes, des doigts, des tifs, des outils comme des corps en mouvement. C’est un verbe mal taillé, qui raconte un nous en action.
Les Crayons imaginent spectacles, projets culturels et scénographies.
Ils dessinent des formes scéniques où la pensée jongle avec les langages : Écriture, mouvement, musique, objets.
Aurélia Labayle et Aurélie Vilette y travaillent en duo à des écritures de plateau mêlant littérature et parole poétique.
Les projets culturels qu’elles portent sont une autre manière de s’adresser à leurs publics, d’explorer les matières qui les concernent.
Faire DanSer les craYonS
« Choisir n’a jamais été mon fort. Je mets même un point d’honneur à faire page blanche et recommencer. Là où je ne sais pas faire et que tout est à apprendre. J’adore être celle qui a tout à découvrir.
Un projet à inventer ? Un spectacle à monter ?
Je m’imprègne d’un univers, j’absorbe, je flaire, j’écoute, je ne sais rien, tout est neuf. Puis j’interprète, je fais, je dessine, je m’amuse, je bidouille, je sors les crayons, sur la feuille blanche ou le plateau.
Aux Ateliers, j’aimais le moment ou je faisais table rase de quinze jours de travail pour repartir du bon pied cette fois, forte de l’expérience passée, parce que j’avais enfin compris comment tout pouvait s’emboîter. Designer chez Habitat, j’imaginais l’objet que j’aimerai regarder tous les jours, doux au regard et au toucher, pratique, simple. J’imaginais l’intérieur des gens, la place dans le salon, dans la cuisine. J’engrangeais et laissais venir l’idée, comme un cadeau du cerveau qui d’un coq et d’un âne fait une soupière.
Le théâtre a toujours été là. Être sur scène comme un poisson dans l’eau. J’ai longtemps cru que la designer et la théâtreuse étaient deux personnes différentes. Elles ont dû se réunir avec le clown. Deux ans et demi à improviser en duo pour les personnes âgées à l’hôpital.
Je suis alors vraiment devenue interprète. Au sens de traduire une pensée.
En clown, on s’invente un personnage qui peux tout dire à votre place en plus maladroit et donc en mieux. Il sent avec son nez, il raconte avec son ventre. Il entre en ping-pong avec la personne qui est là et aime rigoler, il s’émotionne avec les autres. Le rire, c’est ma spécialité. Les comédiens m’adorent comme spectatrice : je suis rieuse professionnelle. J’aime m’émerveiller, j’aime être la gamine qui s’esclaffe, je ris de bon cœur. Mais un clown comme metteuse en scène ou scénographe, à quoi ça sert Madame ? Ça sert à rester sensible. Sensible pour faire un peu de magie avec des choses sérieuses. Interpréter un univers. Faire vibrer les yeux et les oreilles, faire danser les crayons. »
Aurélie Vilette
L’ArgoT est une Mine pouR les cRrayonS, devinettes :
S'emmêler les crayons ? + -
S'emmêler les jambes, les pinceaux, bafouiller, cafouiller...
Marcher au crayon ? + -
Boire à crédit.
S'appuyer sur son crayon ? + -
Marcher sur sa canne.
Se faire tailler les crayons ? + -
Se faire couper les tifs.
Crayonne Lulu ! + -
Accélère !!!
Il s'est crayonné ? + -
Il s'est shooté.
Avoir les crayons mal attachés ? + -
Avoir les jambes qui se dérobent.
Gare à mon crayon ! + -
Gare à mon flingue !
Avoir sucé le crayon ? + -
Être enceinte.
Oh ! Les jolis p'tits crayons ! + -
Oh ! Les jolis petits doigts !